Maison de l'écrivain Alain Prévost

En 1960, l’écrivain Alain Prévost et son épouse Helen décident de s’installer à la campagne pour se mettre en retrait de la vie parisienne. Une découverte faite par leur ami Jean Davidson les mène à acheter un presbytère dans le village de Saint-Loup en Eure-et-Loir. Alain s’inspire de l’atmosphère paysanne et écrit Grenadou, paysan français. Pour ce livre-entretien, co-écrit avec le paysan local Ephraïm Grenadou, ils reçoivent le Prix Eugène-Le Roy des mains du ministre de l’agriculture Edgar Faure.

A Saint-Loup, la vie d’Alain et Helen s’organise autour de leurs deux enfants, de leurs animaux, des projets littéraires et audiovisuels d’Alain, mais aussi autour des amitiés qu’ils nouent avec des artistes tels que Alexander Calder, Louis Aragon, Elsa Triolet et autres.En 1971, lors d’une partie de chasse, Alain subit une crise cardiaque et exhale son dernier soupir à l’âge de 41 ans. Helen continuera à vivre dans le presbytère jusqu’en 2020. Suite à 49 ans de coupure, la maison retrouve son passé artistique lorsque Sandrine Prévost-Servent, la petite fille d’Helen et Alain, s’y installe avec l’artiste colombien César Cuspoca — eux aussi animés par le désir de vivre et créer en dehors des cadres. Ils investissent le manège équestre construit par les Prévost pour y réaliser des installations artistiques monumentales créées à partir du travail de César avec les Korebaju, une communauté amérindienne de la région amazonienne de Colombie. Le manège se transforme à la fois en lieu de création et de rencontres. En 2022, suite à une hémorragie cérébrale, César Cuspoca décède à Madrid à l’âge de 35 ans. Aujourd’hui, Sandrine Prévost-Servent poursuit les actions artistiques initiées avec César.

Événements passés dans le cadre du Festival Ar(t)chipel, un partenariat entre le Centre Pompidou et la Région Centre-Val-de-Loir.

  • Festival Ar(t)chipel, édition 2023

    Ouverture de la maison Alain Prévost et de l'atelier César Cuspoca.

  • Festival Ar(t)chipel, édition 2024

    Ouverture de la maison Alain Prévost et résidence de l'artiste Charlotte Chicot.

© Photo Laura Lafon

Alain Prévost, né le 29 août 1930 à Paris et mort le 19 décembre 1971 à Chartres, est un écrivain et scénariste français, fils de l'écrivain Jean Prévost et de Marcelle Auclair, écrivaine et co-fondatrice de Marie-Claire.

En 1944, âgé de 13 ans et demi, il rejoint sa famille dans le Vercors. Il y est témoins de violents combats. Son père résistant, est tué dans le Vercors par des soldats allemands en juillet 1944. Après la Libération, il poursuit des études à Paris, aux Etats-Unis et au Canada où il obtient à Montréal son baccalauréat en 1946. De 1947 à 1951, il étudie à l'université de Princeton où il se spécialise dans l'histoire des littératures anglo-saxonnes, il voyage à travers l'Amérique en exerçant divers petits métiers et fait la rencontre de sa future, Helen Alexander qui le suivra en France.

De 1951 à 1953, il travaille comme journaliste au bureau de l'Agence France-Presse de New-York. De retour en France, il acquiert en juin 1959 à Saint-Loup (Eure-et-Loir) l'ancien presbytère, pour y trouver le calme nécessaire pour écrire ses romans ainsi que des oeuvres destinées à la jeunesse qu'il publie sous le pseudonyme d'Hugues Varnac. En 1963, il reçoit le prix Roberge de l'Académie française pour ses romans Le chalutier minium et Le peuple impopulaire.

C'est au café du village de Saint-Loup (Eure-et-Loir), au cours de parties de billard, qu'il rencontre Ephraïm Grenadou, agriculteur, dont les histoires le captivent. Il décide de lui faire raconter sa vie et, d'octobre 1965 à février 1966, le reçoit chez lui deux soirs par semaine pour l'enregistrer au magnétophone. A la fin de l'année 1966, le livre contenant le récit de sa vie intitulé Grenadou, paysan français paraît aux éditions du Seuil. Son ouvrage connaît un certain succès : les co-auteurs reçoivent des mains d'Edgar Faure, ministre de l'Agriculture, le prix Eugène-Leroy.

En 1967, il devient Producteur radiophonique sur France Culture.

Sa dernière oeuvre Le violon de Vincent, écrite pour la télévision, se passe dans le Vercors et est inspirée de la vie de Fabien Rey, un marginal vivant avec ses chiens qu'il a connu en 1944. Elle est mise en scène par le réalisateur Jean-Pierre Gallo, avec qui il a co-réalisé Transhumance et Les noces d'or de Grenadou.

Le dimanche 19 décembre 1971, lors d'une partie de chasse à Saint-Loup, il souffre d'une violente douleur thoracique, il est transporté d'urgence au centre hospitalier de Chartres où tous les efforts tentés pour le réanimer restent vains. Ses obsèques sont célébrées à Saint-Loup le 21 décembre 1971, il y est enterré.

Marié, il était père de deux enfants, Jean-Victor Prévost né en 1953 et Laure-Hélène Prévost née en 1955.